Le projet « tremplin vers une conservation à long terme du Phragmite Aquatique en Lituanie et en Biélorussie ».

Le chant des Phragmites Aquatiques, surnommé « la sirène d’ambulance » dans plusieurs pays, a été peu à peu retrouvé grâce aux divers projets et initiatives menés pour sa conservation. Il s’agit désormais de le faire tenir à long terme, et de s’éfforcer d’étendre encore les limites de son territoire via une restauration des habitats. Cela permettrait d’assurer la migration des oiseaux à long terme, réduisant par la même occasion la fragmentation de la population, augmentant la diversité génétique et assurant la viabilité des oiseaux. Cela augmenterait les possibilités d’une restauration totale de l’espèce ; même si un territoire présente des conditions défavorables, les oiseaux pourraient se réfugier dans des zones adjacentes.

Project leaflet
Project leaflet (PDF)

C’est un travail de longue haleine. Mais même si la mise en œuvre du projet prend du temps, les spécialistes de la protection du phragmite aquatique continuent d’avancer sur les différents terrains où le Phragmite est encore présent (comme en Pologne, Biélorussie, Ukraine et Allemagne).

Entre 2010 et 2015, nous avions déjà lancé un premier projet de conservation du phragmite aquatique, en Lituanie et Lettonie. Ce projet, financé par le programme LIFE+, s’intitulait « Garantir une agriculture durable pour assurer la conservation des espèces d’oiseaux menacées au niveau mondial au sein des paysages agraires (phragmite aquatique de la Baltique) ». Il a permis de créer des conditions facilitant les nouvelles initiatives de conservation.

L’abréviation du projet LIFE MagniDucatusAcrola est une référence au rappelle le Grand-Duché de Lituanie (Magnus Ducatus Lithuaniae), où les ancêtres de la Lituanie et du Belarus sont morts pour des objectifs communs. Aujourd’hui, avec nos voisins, nous allons nous efforcer d’assurer la protection à long terme du phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola), qui est menacé à l’échelle mondiale. Au cours de la 7e année du projet, nous appliquerons des méthodes environnementales pionnières qui ont déjà été testées mais qui n’ont encore jamais été mises en œuvre.

Le projet se déroule en Lituanie et en Biélorussie, et comprend la plus grande concentration de phragmites aquatiques au monde – au sein du marais de Zvaneie. La superficie totale du projet est de plus de 20 000 hectares.

Présentation détaillée du projet – en anglais.

Pour mieux créer un vrai réseau entre les habitats, notre travail s’oriente vers plusieurs points :

Continuer à restaurer les habitats abandonnés ou en voie de détérioration rapide.

Sur environ 17 000 hectares, l’objectif sera d’assurer une bonne régulation de l’eau. Cette dernière tiendra à la fois compte de la protection des bardeaux et du travail des agriculteurs, avec par exemple des conditions favorables pour le fauchage. En Biélorussie, une méthode innovante de restauration des habitats sera testée : la sédimentation du bétail dans les tourbières exploitées. D’autres mesures sont en cours et continueront d’être appliquées, avec principalement la culture de roseaux et de broussailles.

Effectuer le repeuplement des Phragmites Aquatiques.

Cette méthode est nouvelle, et n’a encore été expérimentée nulle part ailleurs ; l’enjeu du projet est donc de tester et d’affiner la méthodologie de ce repeuplement. En effet, nous devons garder à l’esprit que ce repeuplement risque de devoir s’effectuer à une plus large échelle, afin d’éviter une disparition de l’espèce. Nous espérons déjà rétablir la population de phragmites dans la réserve de biosphère de Zuvintas, où l’on ne trouve que quelques mâles et où la population est incapable de se reconstituer naturellement. Nous travaillons en étroite collaboration avec des scientifiques de Cambridge, de l’université de Greifswald et de la Royal Society for the Protection of Birds.

 

 

Elaborer des plans stratégiques.

Afin d’assurer la protection à long terme du phragmite aquatique, nous préparerons et mettrons à jour des documents stratégiques, avec notamment des plans de protection des espèces et des plans de gestion de la nature.

 

 

Résoudre le problème de la fauche tardive.

Afin de créer un système durable, nous nous soucions aussi de la situation des agriculteurs. Avec de projet, nous voulons résoudre la question de l’usage des herbes fauchées tardivement (ou graminées), qui impacte la biodiversité. Cette situation arrive lorsque les agriculteurs souhaitent préserver le chèvrefeuille, et donc retarder le fauchage. Lors de notre dernier projet, nous avons réussi à faire en sorte que les agriculteurs respectant les exigences de protection des baies sauvages reçoivent des prestations en compensation des pertes subies. Pour ce projet, nous prévoyons d’ouvrir une usine de transformation de la biomasse qui pourrait collecter et transformer l’herbe fauchée tardivement en granulés de combustible ou en d’autres produits. Notre objectif principal est de traiter la biomasse en protégeant l’environnement ; c’est pourquoi nos usines traiteront donc d’abord la biomasse des agriculteurs agissant pour la protection de la biodiversité.

Mettre en œuvre des activités de sensibilisation du grand public.

L’une des activités sera la création d’une équipe de spécialistes qui consultera régulièrement les agriculteurs afin de mettre en place une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Nous accordons également une attention particulière à la sensibilisation des enfants et au développement de l’éducation à la nature ; un jeu éducatif spécial en ligne sera créé, et des éditions seront publiées.

 

 

Rendre visitables les zones du projet.

Nous y installerons des stands d’informations, des infrastructures d’observation des oiseaux, etc.

 

 

Mener des recherches.

Des recherches sur les plantes, les insectes, des tests ADN, des mesures du niveau de l’eau et des services écosystémiques seront effectuées. L’impact du projet sera évalué.

 

 

Zones sur projet et lieux de conservation majeurs :

 

Aire du projet : 20 509 ha.